Art de la Rencontre

Le programme de résidence en entreprise « L’art de la rencontre », développé depuis cinq ans à l’initiative de la Ville de Graulhet, permet à des artistes d’être accompagné par le centre d’art Le Lait et de découvrir la filière du cuir au contact des entreprises.

Les savoir-faire et la créativité ainsi partagés nourrissent les échanges de tous bords et contribuent à mettre en valeur cette filière d’exception. Ces résidences ont souvent débouché sur des collaborations durables entre les artistes et les entreprises d’accueil, favorisant le travail sur l’image de marque de l’entreprise et le développement de collections inédites, empreintes de créativité et d’innovation.

Passant du réel vers le monde fantasmé et vice-versa, elle mobilise plusieurs techniques allant du dessin à la sculpture, de la fresque au bas-relief, de l’installation au récit. Ses formes fluides sont des possibles traductions ou suites en volume de la ligne dessinée. Élastiques, entre minéral et organique, entre figuration et abstraction, ces formes créent un circuit et délimitent un espace percé de nombreuses ouvertures.
Diplômée de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris (2014) et de l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg (2012), elle est lauréate de résidence à la Fondation d’entreprise Hermès, à la Cité Internationale des Arts à Paris ou encore à Saint-Ange. Elle a participé à des expositions collectives tant au niveau national qu’international, au Mo.Co, Montpellier, au FRAC Ile-de-France, au FRAC Hauts-de-France, au Palais de Tokyo, Paris, au Forum Hermès à Tokyo et à la Maison Hermès de Séoul. Des expositions monographiques lui ont été offertes, notamment au MRAC Serignan, aux Capucins à Embrun, au CAC d’Ugine, au CAC La Traverse et dans les galeries Maïa Muller (Paris) et Lætitia Gorsy (Leipzig, All.). Elle a aussi participé aux manifestations artistiques de la Triennale de Dunkerque, de Manifesta Marseille et de la Biennale d’Anglet. Son travail est présent dans les collections publiques françaises du Centre National d’arts plastiques, des Fonds régionaux d’art contemporain Ile-de-France et PACA et du Musée d’art contemporain de Sérignan.

Son travail à Graulhet

Dès son arrivée, Io Burgard a été saisie par l’histoire industrielle et sociale de la cité du cuir. Inspirée par ces architectures et paysages post-industriels, et animée par des réflexions autour des machines et des automatismes, l’artiste a souhaité questionner le devenir de la ville, des industries et des ouvriers et ouvrières de cette filière.

Intitulé Congés payés, le projet développé par Io Burgard lui permet de déployer un récit dans lequel des formes – perles, banc, aile, mobilier de camping… – viennent s’habiller de cuir et s’animer, sans toutefois que cette automatisation aboutisse à une quelconque productivité. Des mouvements un peu vains, qui convoquent plutôt la lenteur et la poésie que la rentabilité à tout prix.

Avec cette exposition, l’artiste fait référence à une période glorieuse, où les ouvriers ont eu droit à leurs premières vacances. Elle souhaite également évoquer le temps où l’on ne fait rien, pendant lequel « on enfile des perles ». Elle invite à ralentir la cadence, à s’interroger sur ces rythmes frénétiques qui nous sont parfois imposés, à prendre le temps de la réflexion, du lâcher prise. Une tentative de repenser – plus que renverser – l’ordre établi, qui favorise une prise de recul salutaire.

Fortement marqué par le monde du spectacle dans lequel il a grandi, Romuald Jandolo porte une attention particulière aux marginaux, aux bouffons, aux saltimbanques et autres personnages grotesques et extravagants mis sur le devant de la scène. La lumière racoleuse, les masques et autres artifices construisent un univers joyeux mais qui recèlent en coulisse bien des secrets. Hanté par une généalogie fragmentaire et multiculturelle, l’artiste s’amuse à questionner le corps joué ou jouet grâce au travestissement. Son travail se nourrit de la transformation des corps contraints, contorsionnés mais aussi sacralisés qui deviennent les vecteurs de questionnements sur la diversité des genres, des normes et des possibles déterminismes qui les traversent.

Lucie Laflorentie est née en 1983, et vit et travaille en région Occitanie. Elle est diplômée des Beaux-Arts de Toulouse en 2008. Lucie Laflorentie obtient en 2019 la bourse de l’Aide à la Mobilité de la région Occitanie et effectue une résidence de trois mois au sein de la Galerie Mayeur Projects au États-Unis dans les paysages du Nouveau-Mexique. S’en suivra une exposition personnelle, CATCH THE DUST. Impulsée par le réseau Air de Midi et La Maison Salvan, elle effectue au sein du Cube Independent Art Room à Rabat (Maroc), une résidence de recherche en septembre 2019, et y retourne en Octobre 2021 grâce à l’obtention de l’AIC. Elle réalise une exposition personnelle au Cube Independent art Room à Rabat « FAIRE INVERSION » de novembre à janvier 2022. Lauréate d’un projet 1% artistique, pour la construction d’un lycée en région Occitanie (Cazères), elle approfondie son travail de recherche autour de la matière et réalise un ensemble sculptural alliant le marbre Grand Antique d’Aubert et la céramique. Elle est aujourd’hui sélectionnée au sein de Document d’Artiste Occitanie et vient d’effectuer une résidence à la cité internationale des arts de Paris.

Son travail à Graulhet

Durant sa résidence à Graulhet, Lucie Laflorentie a eu l’opportunité d’explorer différentes pistes de recherche, certaines proches de ses créations précédentes, d’autres qui l’ont emmenée vers des directions inédites. Si les questions de la couleur, du motif, du ré-emploi et de l’architecture, centrales dans sa pratique artistique, sont toujours présentes ici, elles sont cette fois appliquées à un nouveau matériau, une autre histoire, d’autres rencontres et modes de production. Ce que l’artiste nous donne à voir dans son exposition, c’est un ensemble d’œuvres nourri de ses échanges avec les entreprises, de ses déambulations dans cette ville à l’architecture si particulière, mais aussi de son histoire personnelle, de son rapport au travail manuel et à l’artisanat.

Cinq artistes et designers ont travaillé durant un mois dans des entreprises de la filière cuir de Graulhet. Avec Victor Bois chez Bandit Manchot, Célie Falières à La Fabrique, Nicolas Momein chez Euréka et dach&zephir aux ateliers Fourès. Le fruit de leurs recherches est exposé à la Maison des Métiers du Cuir.

Victor Bois est designer d’objets et de micro-architectures, ancré dans une démarche d’éco-conception au travers du réemploi de matériaux industriels et de construction.

Le travail de Célie Falières convoque et tord le répertoire des sciences naturelles, de l’histoire de l’art et de l’artisanat. Elle manipule les matériaux sans hiérarchie et cherche des points d’équilibre entre le pérenne et le périssable.

Nicolas Momein puise son inspiration dans les pratiques de l’artisanat et de l’agriculture, créant des formes qui oscillent entre la dimension fonctionnelle et la dimension sculpturale jusqu’à atteindre l’absence d’usage.

Les projets du duo de designers dach&zephir ont vocation à être des porte-paroles de biographies et histoires plurielles — avec leurs richesses et leurs interférences –, célébrant l’urgente et nécessaire diversité du Monde.

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Cinq artistes et designers ont été sélectionnés pour une résidence d’artistes, pour travailler avec les entreprises de la filière cuir de Graulhet. Le fruit de leurs recherches est exposé à la Maison des Métiers du cuir, du 1er au 30 octobre 2021 (vernissage le 30 septembre 2021 à 19h).

Caroline Achaintre (née en 1969 à Toulouse ; vit et travaille à Londres) expérimente dans son travail un large éventail de médiums. Ainsi, l’encre, l’aquarelle, la terre, le cuir ou la laine sont autant de matériaux à partir desquels l’artiste bâtit un univers singulier, où l’étrange côtoie l’humour, entre abstraction et figuration. Ses dessins, tentures et sculptures, colorés et puissants, évoquent l’esprit subversif du carnaval européen et créent une atmosphère à la fois ludique et absurde.

Le travail de Pia Rondé & Fabien Saleil (respectivement nés en 1986 à Grasse et en 1983 à Ségur ; vivent et travaillent à Noisy-le-Sec) se situe au croisement du dessin, de la gravure, de la photographie, de la sculpture et de l’installation. Leurs œuvres prennent vie suivant un enchaînement de créations successives qui dérivent les unes des autres, par l’articulation renouvelée entre plusieurs techniques, supports et médiums.

Lauréat du Grand Prix de la Création de la ville de Paris en 2014, Jules Levasseur (né en 1989 ; vit et travaille à Paris) entre la même année en tant que designer Junior au sein de la Chaire IDIS, nouvelle structure de recherche de l’ESAD de Reims. Parallèlement, il prolonge ses recherches personnelles, multipliant les expériences pratiques et pédagogiques. Sa collaboration avec l’entreprise PETRUS en 2015 démontre bien son implication auprès des métiers de l’artisanat ouvrier, à travers lesquels la démarche design trouve un sens particulièrement contemporain.

Sébastien Gouju (né en 1978 ; vit et travaille à Paris) manipule les signes de la culture populaire, en détournant des objets aussi communs que le pichet de vin, le palmier en pot ou les hirondelles porte-bonheur, des poncifs de l’univers domestique volontiers jugés kitsch. Usant de techniques issues de l’artisanat telles la faïence émaillée, la broderie, la dentelle et le travail du métal ou du cuir.

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